mercredi 29 octobre 2014

Réforme territoriale, une incohérence reconnue à la quasi-unanimité !



Manuel Valls, Premier Ministre s’est exprimé hier soir devant le Sénat lors de la deuxième lecture du texte sur la réforme territoriale. « Le 1er objectif de cette réforme, c’est de renforcer tous les territoires : de doter les plus dynamiques des compétences nécessaires pour poursuivre leur développement économique ; mais tout en veillant à ce que les territoires fragilisés ne soient ni abandonnés à leur sort, ni privés de chances de développement.» Le 2ème objectif de cette réforme est d’apporter de la clarté, de l’efficacité, une baisse de la dépense publique, de la proximité tout en tenant compte des spécialités locales, selon le Premier Ministre. La carte proposée par l’Assemblée Nationale se compose de 13 régions.
Le Sénat a examiné cette carte dans la soirée et l’a modifié en proposant 15 régions en mettant l’Alsace à part et Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussilon séparés. Les sénateurs PS ont ensuite demandé de séparer également le Nord/Pas-de-Calais de la Somme. Le Premier Ministre souhaite adapter le seuil de 20 000 habitants pour les intercommunalités.
La réforme territoriale fût accueillie sans convictions de la part du Sénat regrettant de nombreuses incohérences notamment sur la position des départements et sur un manque de concertation avec les élus locaux.
M. Retailleau, orateur UMP demande au Premier Ministre d’écouter le Sénat, les élus locaux sur la Réforme territoriale
M. Bruno Retailleau Sénateur de la Vendée, Groupe UMP a salué l’initiative du Président Gérard Larcher pour son invitation du Premier Ministre à ce débat et a remercié le Premier Ministre de l’avoir accepté.
M. Retailleau s’est indigné de la réaction du Premier Ministre déplorant que ses dires d’un désir de dialogue ne soient que des paroles aux vues de son ignorance des amendements proposés par le Sénat. Il a demandé au Premier Ministre de redonner du sens à cette réforme.
« Votre texte, c’est un recul, une rupture. Vous recentralisez, déjà dans la méthode : la carte a été dessinée non avec les provinciaux mais avec les féodaux. Grave erreur de redécouper les régions avant de réfléchir aux compétences! », s’insurge M. Retailleau. « La France n’est pas un pays fédéral et nous nous opposerons au démembrement de la République! » déclare-t-il.
M. Retailleau demande au Premier Ministre de considérer les 3 grandes crises françaises : La crise de la Démocratie où les citoyens n’ont plus que confiance en leurs élus locaux ; La crise sociale où seuls les départements sont garants de la solidarité ; La crise de l’économie où la puissance n’est pas liée à la taille.
« Vous ne pouvez pas, monsieur le Premier ministre, réussir une réforme de l’État sans véritable réforme territoriale; vous ne pouvez pas réussir la réforme territoriale sans le Sénat et contre les élus locaux. Le Sénat vous offre son expertise, sa passion des territoires, sa capacité à dépasser les clivages, dans l’intérêt supérieur de la France. Faites preuve d’ouverture, monsieur le Premier ministre! Il en va de nos territoires, de la République et de la France ! », demande M. Retailleau pour clôturer son intervention principale.

Eric Doligé, Sénateur du Loiret groupe UMP a aussi déploré la réforme proposée par le Premier Ministre et ses contradictions : « Tout le temps que nous passons à redessiner la carte des régions, nous ne nous occupons pas de l’économie, de l’emploi. Au lieu de nous poser la question de l’organisation territoriale pertinente pour notre pays, vous vous êtes demandé comment utiliser l’organisation territoriale pour faire croire que vous réformez et allez faire des économies. Cette réforme aurait pu être une chance. Hélas, comme l’a dit Alain Juppé, avec de l’or, vous avez fait du plomb. »
La séance publique s’est ainsi terminée à minuit et demi. Reprise du débat mercredi 29 octobre à 14h30

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