Manuel Valls, Premier Ministre s’est exprimé hier soir
devant le Sénat lors de la deuxième lecture du texte sur la réforme
territoriale. « Le 1er objectif de cette réforme, c’est de
renforcer tous les territoires : de doter les plus dynamiques des
compétences nécessaires pour poursuivre leur développement économique ;
mais tout en veillant à ce que les territoires fragilisés ne soient ni
abandonnés à leur sort, ni privés de chances de développement.» Le 2ème
objectif de cette réforme est d’apporter de la clarté, de l’efficacité, une
baisse de la dépense publique, de la proximité tout en tenant compte des
spécialités locales, selon le Premier Ministre. La carte proposée par
l’Assemblée Nationale se compose de 13 régions.
Le Sénat a examiné cette carte dans la soirée et l’a modifié
en proposant 15 régions en mettant l’Alsace à part et Midi-Pyrénées et
Languedoc-Roussilon séparés. Les sénateurs PS ont ensuite demandé de séparer
également le Nord/Pas-de-Calais de la Somme. Le Premier Ministre souhaite
adapter le seuil de 20 000 habitants pour les intercommunalités.
La réforme territoriale fût accueillie sans convictions de
la part du Sénat regrettant de nombreuses incohérences notamment sur la
position des départements et sur un manque de concertation avec les élus
locaux.
M. Retailleau, orateur UMP demande au Premier Ministre
d’écouter le Sénat, les élus locaux sur la Réforme territoriale
M. Bruno Retailleau Sénateur de la Vendée, Groupe UMP a
salué l’initiative du Président Gérard Larcher pour son invitation du Premier
Ministre à ce débat et a remercié le Premier Ministre de l’avoir accepté.
M. Retailleau s’est indigné de la réaction du Premier
Ministre déplorant que ses dires d’un désir de dialogue ne soient que des
paroles aux vues de son ignorance des amendements proposés par le Sénat. Il a
demandé au Premier Ministre de redonner du sens à cette réforme.
« Votre texte, c’est un recul, une rupture. Vous
recentralisez, déjà dans la méthode : la carte a été dessinée non avec les
provinciaux mais avec les féodaux. Grave erreur de redécouper les régions avant
de réfléchir aux compétences! », s’insurge M. Retailleau. « La France
n’est pas un pays fédéral et nous nous opposerons au démembrement de la
République! » déclare-t-il.
M. Retailleau demande au Premier Ministre de considérer les
3 grandes crises françaises : La crise de la Démocratie où les citoyens
n’ont plus que confiance en leurs élus locaux ; La crise sociale où seuls
les départements sont garants de la solidarité ; La crise de l’économie où
la puissance n’est pas liée à la taille.
« Vous ne pouvez pas, monsieur le Premier ministre,
réussir une réforme de l’État sans véritable réforme territoriale; vous ne
pouvez pas réussir la réforme territoriale sans le Sénat et contre les élus
locaux. Le Sénat vous offre son expertise, sa passion des territoires, sa
capacité à dépasser les clivages, dans l’intérêt supérieur de la France. Faites
preuve d’ouverture, monsieur le Premier ministre! Il en va de nos territoires,
de la République et de la France ! », demande M. Retailleau pour
clôturer son intervention principale.
Eric Doligé, Sénateur du Loiret groupe UMP a aussi déploré
la réforme proposée par le Premier Ministre et ses contradictions :
« Tout le temps que nous passons à redessiner la carte des régions, nous
ne nous occupons pas de l’économie, de l’emploi. Au lieu de nous poser la
question de l’organisation territoriale pertinente pour notre pays, vous vous
êtes demandé comment utiliser l’organisation territoriale pour faire croire que
vous réformez et allez faire des économies. Cette réforme aurait pu être une
chance. Hélas, comme l’a dit Alain Juppé, avec de l’or, vous avez fait du
plomb. »
La séance publique s’est ainsi terminée à minuit et demi. Reprise
du débat mercredi 29 octobre à 14h30
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